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M. Delcassé à M. Barrère, n° 503.


Vendredi 18 décembre

En Russie, tout paraît aller de mal en pis. Les pertes subies et le manque de munitions ont amené presque partout, sauf en Prusse orientale, des insuccès et des mouvements de retraite. Pour se reconstituer et se ravitailler, les armées sont obligées de prendre des positions en arrière14.

Le gouvernement français reconnaît le protectorat anglais en Égypte et, en retour, le gouvernement britannique adhère enfin au traité franco-marocain du 30 mars 1912. Si l’Angleterre et nous, nous n’étions pas aujourd’hui en guerre avec la Turquie, nous devrions, sans doute, attendre encore cette adhésion, dont le retard ne laissait pas d’être un peu disgracieux.



14. De Petrograd, nos 1109, 1110, 1111, 1113.


Samedi 19 décembre

Je m’étais proposé d’aller, le jour de Noël, avec Mme Poincaré, porter quelques petits cadeaux aux enfants des communes alsaciennes qui sont occupées par nos troupes. Le général Joffre et le général Pütz, commandant de l’armée des Vosges, m’ont instamment prié d’ajourner ce voyage. Ils redoutent qu’il ne provoque une recrudescence d’activité chez les Allemands dans la Haute-Alsace. Effectivement, depuis que Joffre est allé récemment à Thann et que les journaux ont parlé de sa