Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/191

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j’ajoute : « Les souvenirs que vous évoquez nous sont aussi chers qu’à vous-mêmes. L’histoire a resserré, entre l’Irlande et la France, les liens noués par la parenté, et chaque siècle, en passant, nous a plus étroitement unis. La guerre actuelle sera la consécration définitive et solennelle de notre fraternité. Ce sang que nous ont donné les mêmes ancêtres, les enfants de nos pays le versent ensemble aujourd’hui avec le même courage, dans les mêmes combats, contre les mêmes ennemis, pour la même cause sacrée. Ils seront bientôt récompensés par les mêmes victoires. »

Le roi Victor-Emmanuel m’a aimablement remercié du télégramme que je lui ai envoyé à propos du sauvetage de nos marins, mais il ne fait aucune allusion à l’entrée en guerre de l’Italie. La consigne donnée par le cabinet de Rome est le silence, et notre censure veille, nuit et jour, pour supprimer dans la presse française toute allusion à la signature de l’accord.