Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 9, 1932.djvu/16

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les avions. Nous nous arrêtons dans la salle des Pas Perdus, transformée en ambulance. Nous montons au premier étage et, devant les magistrats assemblés, je remets la cravate de commandeur à M. Gonzalve Regnault, procureur général, qui s’est offert aux Allemands comme otage pendant l’occupation. Puis nous visitons l’ambulance du Palais et celle où ont été transportés les blessés de cette nuit.

Le général Joffre nous a rejoints à Amiens. Il nous accompagne au Palais de Justice et dans les ambulances.

Au retour, dans le train, il cause avec moi de l’affaire de Salonique, dont il reste préoccupé. Il revient à l’idée d’envoyer Castelnau avec mission de le renseigner sur les mesures nécessaires.

Mardi 17 octobre.

Tout recommence encore. Longue et confuse discussion en Conseil sur les affaires grecques. Bertie a remis à Briand une note de Grey sur la reconnaissance de Venizelos. Briand saisit cette occasion pour dire que la campagne venizeliste, dans la presse française, est alimentée par les adversaires du cabinet. « C’est, dit-il, une affaire de politique intérieure. J’en ai la preuve. » Le Conseil décide qu’il y a un intérêt à reprendre le plus tôt possible contact avec les ministres anglais.

Ribot parle d’une campagne pessimiste de plusieurs journaux contre l’emprunt qu’il prépare. Il demande des mesures et des sanctions. Briand ne répond pas.

Malvy m’annonce l’arrestation de Rochette à Granville. L’affaire Rochette, que c’est loin ! Il semble malheureusement qu’aujourd’hui se préparent des affaires du même genre, dirigées contre la France elle-même, sous prétexte de mettre fin