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raymond poincaré

per le cauchemar qui oppresse l’Europe ? M. de Schœn a écouté en silence, avec un sourire embarrassé. Il affirme de nouveau que l’Allemagne a ignoré le texte de la note autrichienne, assurance que, je n’en doute pas, il croyait conforme à la vérité, mais qui était, on l’a vu, contraire aux faits. Il affirme que l’Allemagne n’a pas eu communication de l’ultimatum avant les autres Puissances, mais qu’elle approuve l’Autriche de vouloir donner à la Serbie une leçon nécessaire. Il ne dissimule pas cependant que, si la réponse serbe est telle qu’elle a paru dans la presse, il ne s’explique pas que l’Autriche ne l’ait point acceptée. Il termine la conversation par quelques propos conciliants, qui sont, sans nul doute, l’expression loyale de ses sentiments personnels.

La journée du 26 n’est pas achevée que M. Bienvenu-Martin reçoit de notre chargé d’affaires à Luxembourg, M. d’Annoville, remplaçant M. Mollard en congé, avis que, d’après des informations de Thionville, les quatre dernières classes allemandes libérées ont ordre de se tenir, à toute heure, à la disposition de la kommandantur et que, sans être complètement mobilisés, les réservistes ont d’ores et déjà été invités à ne pas quitter le lieu de leur domicile.