de patience, et ils avaient le droit de demander que
les sceptiques leur fissent crédit.
Ce n’est pas tout : l’Astronomie ne nous a pas
appris seulement qu’il y a des lois, mais que ces
lois sont inéluctables, qu’on ne transige pas avec
elles ; combien de temps nous aurait-il fallu pour
le comprendre, si nous n’avions connu que le
monde terrestre, où chaque force élémentaire
nous apparaît toujours comme en lutte avec d’autres forces ? Elle nous a appris que les lois sont
infiniment précises, et que si celles que nous énonçons sont approximatives, c’est parce que nous les
connaissons mal. Aristote, l’esprit le plus scientifique de l’antiquité, accordait encore une part à
l’accident, au hasard, et semblait penser que les
lois de la Nature, au moins ici-bas, ne déterminent
que les grands traits des phénomènes. Combien la
précision toujours croissante des prédictions astronomiques a-t-elle contribué à faire justice d’une
telle erreur qui aurait rendu la Nature inintelligible !
Mais ces lois ne sont-elles pas locales, variables d’un point à l’autre, comme celles que font les hommes ; ce qui est la vérité dans un coin de l’univers, sur notre globe, par exemple, ou dans notre petit système solaire, ne va-t-il pas devenir l’erreur un peu plus loin ? Et alors ne pourra-t-on pas se demander si les lois dépendant de l’espace