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hypothèse de m. du ligondès

c’est-à-dire

ou encore

Donc, quand augmente, l’amplitude des oscillations parallèlement à l’axe des diminue. Or, quand l’ellipsoïde, en gardant la même masse, s’aplatit suivant l’axe des augmente visiblement. En réalité, dans le cas actuel, et vont tous trois en augmentant, mais c’est qui augmente le plus vite si l’axe des est perpendiculaire au plan du maximum des aires. L’aplatissement commencé s’accentuera donc de plus en plus.

72.C’est ainsi que M. du Ligondès rend compte du double fait d’une condensation centrale et d’une tendance à l’aplatissement ; le noyau central donnera le Soleil, et les matériaux extérieurs donneront autour de lui une sorte de disque lenticulaire équatorial qui, s’aplatissant de plus en plus, deviendra lui-même instable : ce disque pourra se résoudre finalement en anneaux qui se transformeront en planètes.

Nous avons ainsi expliqué la tendance des trajectoires à s’orienter parallèlement au plan équatorial du maximum des aires. Mais pourquoi les trajectoires des différents projectiles tendent-elles à devenir et à rester circulaires ? Lorsqu’un projectile en heurte un autre, il y a perte de force vive se traduisant par une diminution du grand axe de l’orbite de ce projectile. Cette diminution du grand axe est-elle accompagnée d’une diminution ou d’une augmentation de l’excentricité ? Pour nous en rendre compte, supposons qu’un de nos projectiles soit très gros (ce sera, si l’on veut, une planète déjà presque formée), les autres étant relativement petits : le gros projectile subira alors, du fait de ses chocs contre tous les petits, un effet analogue à celui d’une résistance de milieu. Or, nous verrons au Chapitre suivant qu’une résistance de milieu a en général pour effet de diminuer l’excentricité de l’orbite de la planète qui la subit, c’est-à-dire de rapprocher cette orbite de la forme circulaire.

73.Si l’on compare la conception de M. du Ligondès à la théorie cinétique des gaz, on ne peut s’empêcher de remarquer un contraste