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hypothèses cosmogoniques

tenir compte si l’on cherche les variations de la rotation du Soleil. Mais, inversement, le Soleil produit des marées sur les planètes, et ces dernières marées sont beaucoup plus fortes que les premières : leur effet devrait donc s’être produit depuis longtemps, c’est-à-dire que les planètes devraient toujours tourner une même face vers le Soleil, ce qui n’a pas lieu.

III. — Cas général.

103.Dans l’exposé qui précède, nous avons, pour simplifier, supposé nulles l’excentricité de l’orbite lunaire et l’inclinaison de cet orbite sur le plan de l’équateur terrestre. Nous allons à présent nous affranchir de ces hypothèses et entrer dans le détail de la théorie de Sir G. H. Darwin.

Auparavant, il est nécessaire de rappeler quelques points de la théorie statique des marées[1].

Dans cette théorie statique, on suppose que la mer prend à chaque instant sa forme d’équilibre : la surface libre de l’océan est donc une surface de niveau relativement à la somme des potentiels de la gravité et de l’astre perturbateur qui produit la marée.

Le potentiel de la gravité peut se représenter par

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désignant la valeur constante de ce potentiel au niveau moyen des mers et la dénivellation de la particule liquide superficielle envisagée[2].

Le potentiel dû à l’astre perturbateur, nous le désignons par . Soient la masse de l’astre perturbateur L (qui sera, par exemple, la Lune), sa distance à un point A de la surface de la mer (fig. 29), Nous avons

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  1. Voir M. Lévy : Leçon sur la théorie des Marées, t. I, chap. I ; et H. Poincaré : Leçons de Mécanique céleste, t. III, Théorie des Marées, chap. I et III.
  2. Dans il est tenu compte de la force centrifuge qui provient de la rotation diurne. Nous négligeons le potentiel dû à la couche d’eau comprise entre la surface moyenne et la surface vraie des mers.