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hypothèses cosmogoniques

et les couches internes n’auraient aucune raison de se refroidir si les couches externes ne l’avaient pas fait avant elles.

161.M. Rudzki a calculé[1] quelle est la quantité de chaleur perdue par la Terre dans son refroidissement. Soient le degré géothermique (égal à 35 mètres ou 3 500 centimètres) et la conductibilité des roches qui forment la surface de la Terre (on a en unités C. G. S., d’après Lord Kelvin). Le flux de chaleur perdu par seconde et par centimètre carré étant , on a

calories-grammes,

soit une perte de 52 calories-grammes par centimètre carré et par an.

M. Rudzki cherche aussi[2] à se rendre compte de combien le rayon terrestre se raccourcit par suite de la contraction due au refroidissement. Soient le coefficient de dilatation linéaire de la Terre, son coefficient de dilatation cubique et la température d’un élément de volume . Dans le temps cet élément voit son volume varier de

Par conséquent la variation de volume de la Terre est

l’intégrale étant étendue à tout le volume de la Terre. La température satisfait à l’équation de Fourier

Si l’on admet que et sont des constantes, il vient

  1. Dr M. P. Rudzki : Physik der Erde (Tauchnitz, Leipzig, 1911), p. 118.
  2. Rudzki : Loc. cit., p. 215-217.