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Page:Poincaré - Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911.djvu/304

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hypothèses cosmogoniques

compte dès le début de l’attraction solaire, on arriverait à une explication toute naturelle.

208.Mais comment chaque nappe tourbillonnaire va-t-elle donner naissance à une planète ? Revenons à la figure 43. Supposons que la nébuleuse amorphe AA′ possède elle-même une vitesse de translation perpendiculaire au plan de la figure et dirigée d’arrière en avant. La rotation du tourbillon étant supposée de sens direct, il y aura maximum de conflit de vitesse précisément dans le plan ZOX de la figure, et du côté OX, puisque, en cet endroit, la vitesse tangentielle des nappes sera directement opposée à la vitesse translatoire de la nébuleuse.

C’est donc vers OX que les nappes se transformeront en tourbillons planétaires. Telle est, d’après M. Belot, l’origine des planètes.

Quant aux satellites, ils sont formés par le tourbillon planétaire, de même que les planètes ont été formées par le tourbillon principal.

209.Sur la figure 43, nous voyons que les profils des nappes successives coupent, sur OX, l’écliptique sous certains angles ; et ces angles se trouvent coïncider sensiblement avec ceux que les axes de rotation des planètes font avec l’écliptique[1]. Cette coïncidence s’explique, puisque, dans la théorie actuelle, on admet que les tourbillons planétaires se sont tous formés du côté OX et que l’axe de chaque tourbillon est resté tangent à la nappe correspondante.

La position de l’axe d’Uranus, presque couché dans le plan de l’écliptique, est expliquée de la façon suivante : la projection rapide du tourbillon principal Z13X13 dans le nuage cosmique aurait déterminé la formation d’un tore-tourbillon analogue à un anneau de fumée ; c’est cet anneau-tourbillon qui aurait engendré Uranus.

210.Disons encore qu’à la loi des distances et à la loi des inclinaisons, M. Belot joint une loi des rotations, c’est-à-dire une formule donnant la durée de rotation (directe) d’un astre du système solaire, en fonction de son diamètre et de sa densité.

M. Belot essaie enfin, par un mécanisme analogue (nébuleuse tourbillonnaire venant frapper un nuage cosmique), mais en variant

  1. La distance BO est inconnue a priori ; or, les angles en question dépendent évidemment de cette distance ; c’est précisément comme conséquence de la loi des inclinaisons que M. Belot la trouve égale à 81 rayons de l’orbite terrestre.