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Page:Poincaré - Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911.djvu/98

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hypothèses cosmogoniques

s’est peu à peu nourrie aux dépens de l’atmosphère nébulaire qui se raréfiait de ce fait. C’est ainsi que le Soleil s’est finalement formé vers le centre par la réunion de tous les matériaux non engagés dans les anneaux, faisant ainsi le vide autour de lui. Dans cet état final, qui est l’état actuel, l’attraction est inversement proportionnelle au carré de la distance ou centre ; elle a pour expression

étant une nouvelle constante.

Dans la période intermédiaire, Faye admet que la loi d’attraction, en fonction de la distance r, peut se représenter par l’expression

(E)

va en diminuant de à 0 et en augmentant de 0 à

Cette loi correspondrait exactement à une nébuleuse formée d’un noyau central d’une certaine masse qu’envelopperait une atmosphère parfaitement homogène. Il est peu vraisemblable que la nébuleuse solaire ait offert cette constitution dans la période intermédiaire. La loi d’attraction réelle avait sans doute une forme beaucoup plus compliquée ; la loi simple proposée par Faye nous donne donc simplement une idée approchée de la façon dont pouvait varier la pesanteur à l’intérieur de la nébuleuse primitive.

60.Étudions maintenant comment se comportent les anneaux de Faye au point de vue de leur rotation.

Considérons une molécule quelconque d’un anneau. Sa trajectoire est circulaire et sa force centrifuge fait équilibre à l’attraction. Si l’on appelle sa vitesse angulaire, on a, d’après l’expression (E)

d’où l’on tire

Or, est la vitesse linéaire de la molécule : si cette vitesse croît avec , les molécules externes auront une vitesse supérieure à celle des molécules internes, et l’anneau, après sa rupture, donnera une pla-