fois dehors, il se dirigea vers le quartier général, sachant bien que les éclaireurs dont le Cri faisait partie se tenaient généralement de ce côté, prêts à toute réquisition des chefs Métis.
Mais, aux environs du bac, nul n’avait aperçu l’homme qu’il cherchait. Ses investigations dans les bois d’alentour demeurèrent également infructueuses. Personne ne put dire à La Ronde ce que le Loucheux était devenu.
— Allons, pensa-t-il, je n’ai qu’à attendre patiemment son retour, car il est évidemment resté à la coulée de Tourond.
Il regagnait tranquillement son logis lorsqu’il avisa un petit chariot traîné par des poneys, escorté de cavaliers, et qui transportait quelques blessés. Comme ce convoi venait, à n’en pas douter, de Saint-Antoine-de-Padoue, il s’avança pour interroger les Indiens de l’escorte. Mais plusieurs d’entre eux ne connaissaient pas le Loucheux, et les autres ne l’avaient vu ni à la Coulée ni au village voisin.
— S’il a réellement voulu assassiner Jean, se disait Baptiste en s’éloignant, : p’t’être aura-t-il déserté une fois le crime commis…
Il approchait de son « log-hut », l’esprit perdu dans les conjectures, lorsqu’un pas léger se fit entendre derrière lui. Il se retourna, et une exclamation s’échappa de ses lèvres.
Pierre La Ronde était arrêté à deux ou trois pas de son père :
— D’où viens-tu ? questionna le dernier… Je te croyais à la Coulée.