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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/181

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XVI
l’enquête

Le lendemain, à la première heure, une nouvelle se répandit dans le village : des Assiniboines, qui arrivaient du Nord, racontaient qu’un combat avait eu lieu la veille, à la montagne du Coup-de-Couteau, près de la rivière Bataille, entre les troupes du colonel Otter et les Indiens de Poundmaker.

Bien que surpris à l’improviste par quatre cents hommes avec deux canons et une mitrailleuse, le Faiseur d’Enclos[1] et sa bande s’étaient si énergiquement défendus que l’engagement, commencé à 7 heures du matin, s’était terminé à midi par la retraite des troupes canadiennes sur Battleford.

Ce succès était commenté avec satisfaction par quelques Bois-Brûlés réunis aux environs du bac :

— N’y a pas à dire, v’savez… Poundmaker est un luron…

— N’a-t-il pas déjà eu maille à partir avec la police montée ? demanda Henry de Vallonges qui venait d’arriver.

— Si fait, M’sieu le vicomte ! Et pus d’une foué encore… Ah ! ben sûr que c’est un sauvage qu’est guère endurant. Les Anglouais le craignent comme la « picotte » !

  1. Poundmaker est la traduction anglaise du nom indien du chef et signifie, en effet, Faiseur d’Enclos, par allusion aux enclos faits par les Indiens lorsqu’ils traquaient le bison.