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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/222

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l’attaque de batoche

la dépêche annonçant leur plein succès ne fût expédiée à Ottawa…

Bien qu’activement surveillée par les éclaireurs assiniboines et cris, la colonne parvint sans encombre à Gabriel’s Crossing, où son chef la laissa reposer durant un jour.

On n’était plus alors qu’à six milles de Batoche,

Le 8, Middleton, trompé par de faux rapports, quitta le bord de la rivière et dessina, à travers la prairie, un mouvement enveloppant d’un rayon considérable. Il arrêta ses troupes à un mille de Batoche, et le camp fut établi en cet endroit.

Le lendemain, dès 6 heures du matin, le général, après une reconnaissance préliminaire, donnait l’ordre de se porter en avant pour l’attaque du village.

On ne leva pas le camp, mais tous les hommes valides furent emmenés. En tête marchait l’infanterie montée de Bolston, précédant la mitrailleuse Gatling. Venaient ensuite successivement le 10e grenadiers, le 90e carabiniers et une batterie de deux canons. Deux compagnies suivaient avec la batterie de campagne de Winnipeg, les wagons de munitions, l’ambulance. Les « Scouts » de French, destinés à la réserve, fermaient la marche en un groupe bariolé où se mêlaient des Métis anglais, des cowboys et des Indiens Pieds-Noirs dans le plus hétéroclite accoutrement.

Le temps était fort beau, et, dans la fraîcheur matinale, « Scouts », carabiniers, artilleurs et grenadiers s’en allaient au combat d’un pas alerte, pleins de confiance dans leur nombre et la supériorité de leur armement. Plus joyeux qu’aucun de