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II
vers batoche

La querelle qui mettait aux prises les Bois-Brûlés et le Gouvernement anglo-canadien n’était pas d’origine récente.

Lorsqu’en 1867 les hommes d’État de la jeune « Puissance du Canada » avaient racheté à la Compagnie de la baie d’Hudson son privilège territorial, les indigènes qui erraient sur ces sept millions de kilomètres carrés et les douze mille Métis qui s’y livraient paisiblement au trappage et à l’agriculture étaient devenus du jour au lendemain des sujets de la reine.

Or, il sembla extrêmement fâcheux aux Canadiens anglais que ces Métis fussent, presque tous, des gens d’origine française, catholiques fervents et fort attachés au culte de leurs vieux souvenirs.

Aussi, et sans même attendre que l’arrangement avec la Compagnie de la baie d’Hudson fût ratifié à Londres, le Gouvernement envoya-t-il des arpenteurs pour cadastrer le nouveau territoire et préparer l’installation de colons anglais sur ces terres que les Métis avaient mises en valeur et dont ils possédaient la jouissance de droit immémorial.

Le procédé était des plus sommaires. Mais les délégués canadiens trouvèrent en face d’eux Louis Riel.