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les arpents de neige

Le 11, qui était le cinquième jour du départ de l’Orcadien, Edward Simpson commença à interroger l’horizon du côté du nord. Mais la nuit vint sans lui apporter aucune nouvelle.

Durant toute la journée du lendemain, rien encore. Déjà il s’inquiétait lorsque, sur le soir, tandis qu’il rangeait ses couvertures, Charlie Went pénétra en coup de vent dans sa tente :

— Edward… votre homme !

— Où est-il ?

— À peine arrivé, il a demandé à parler tout d’abord au général… Il prétendait avoir des choses graves à annoncer… Il y a sûrement du nouveau… Venez vite !

En un clin d’œil, ils furent dehors.

Le capitaine Wise, un des aides de camp de Middleton, passait à ce moment même non loin d’eux, très vite. Il leur cria au passage :

— Mauvaises nouvelles du Nord. Les Indiens ont incendié…

Le reste de sa phrase se perdit dans le vent qui soufflait en tempête.

— Voilà votre homme ! s’écria Went. Il va nous renseigner.

Edward s’élança vers le messager, et, tout haletant :

— Eh bien ?

— Rien de bon, sir… La ferme est brûlée.

Pâle comme un suaire, Simpson questionna dans un souffle :

— Les Indiens ?

— Oui, sir… par les Indiens.