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l’attaque du fort-pitt

kens[1] le faisait demander en compagnie du second sergent pour procéder au recensement des munitions et des vivres.

Le poste, en effet, n’était approvisionné que pour trente hommes au plus, et, depuis la veille, il avait fallu prélever sur ce maigre total les parts nécessaires à la nourriture des réfugiés, hommes, femmes et enfants. Quant aux munitions, il était certain que, malgré l’appoint de cartouches apporté par les colons, elles ne tarderaient guère à s’épuiser pour peu que les Indiens renouvelassent leurs tentatives contre le fort.

Quelques instants après, l’inspecteur reparaissait avec ses sergents sur le seuil d’un des magasins du poste :

Gentlemen, annonça-t-il d’une voix forte, il résulte du recensement que nous venons d’opérer qu’il nous reste juste pour un jour et demi de vivres.

— Un jour et demi, vous dites ?

— Parfaitement. Un jour et demi en réduisant les rations… Maintenant, continua-t-il, nous allons procéder au dénombrement des munitions… Que tous les possesseurs de cartouches s’approchent.

Les trente hommes de la garnison passèrent les premiers. Chacun déclarait le nombre de cartouches qui lui restait et Dickens l’inscrivait, impassible. Les colons s’avancèrent ensuite. Puis, le chef fit rapidement le total.

  1. L’inspecteur Dickens, qui commandait les troupes du Fort-Pitt, était le fils du célèbre romancier anglais.