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PRÉFACE


M. Poirier tient à ce qu’un Canadien présente son roman au public.

Il ne faut voir dans ce désir de l’auteur qu’une délicate attention pour ses compatriotes d’outre-mer ; car cette préface ne saurait rien ajouter au caractère de l’ouvrage déjà rempli des choses du Canada ; — je ne dis pas « des choses de chez nous », parce que « chez nous », c’est plutôt la province de Québec, qui se trouve à quelque trois mille kilomètres du nord-ouest. Mais, à cause de l’intérêt que nous avons pris à l’insurrection des Métis, il peut convenir en effet qu’un Canadien français écrive la préface de ce livre. Il n’eût sans doute pas convenu qu’il écrivit le livre même.

Écrit par l’un des nôtres, ce roman serait pris pour une thèse ; on chercherait à y voir l’expression d’une opinion politique. La révolte des Métis a trop profondément ému la population du Canada, le nom de Riel a été mêlé à des luttes trop violentes, et le souvenir