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Page:Poisson - Alphabet nouveau - 1609.djvu/48

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Régles de la

Auſſi on pourroit autrement, lire amiſié pour amitié, mæme chaſie pour chat̃ie, averſie pour avertie, néanſie pour néantie, rouſie pour routie, & piſie pour pitié.

& de mæme aus écris Lations, on liroit excuzablement, graſus pour gratus, sibi pour tibi, sibisem pour tibicem.

Sæt̃ merveille q’en mæme mot écrivamt la mæme voielle, is donnent deus ſons à la t. vous ſufize potentia.

ȷe ne la double nule fois, ou ſon doublement ne ſert poin, comme à fæt̃e, tæt̃e, reqæt̃e, il n’æt̃ bezoin la dupliqer, en mos de ſemblable ſonãnse.

En seus si ſon doublement ſert ; avette, parfette, brumette, profette, brébiette, & tez.

Vé.

Vé æt̃ auſſi nouvelle lettre, & de ma propre invenſion, ſinon de forme, au moins de ſon, & lettre de nésésité, & ſans laquelle on ne pourroit écrire preſqauqune ligne, tant ſouvẽt elle se rencontre, lizant tu t’en apersevras.

ȷe remarqe q’a tous propos, on prend la voielle u. pour elle, chanȷant ſa ſonanse du tout pour la penſer conſonantir : comme en ses mos, van, vanité, voiaȷe, vertu, verité, voie, vie, vin, convoie, fourvoie, & ſemblables.

Comme peut-on avec raizon, fére sete métamorfoze ? lira ton pas e ue pour éve, seue pour séve, feu e pour féve, u itre pour vitre, en u i pour envi, u rac au lieu de vrac, moru e pour morve, verue pour verve, & hau re au lieu de havre, & au contrére mæmenent, ſi l’u se peut conſonantir,