Page:Poisson - L'actrice nouvelle, 1722.djvu/28

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Je vais le détromper.

LA COMTESSE.

Vous croira t’il madame ?

LA BARONE.

Monſieur le Conseiller, j’aprouve votre flamme.
Vous avez ſçû me plaire & je veux devant tous
Le déclarer icy, vous ſerés mon époux.

LE CONSEILLER.

Madame à ce bonheur aurois-je du m’attendre ?
Vous comblés les ſouhaits de l’Amant le plus tendre.

LA BARONE.

Qu’en dit le Chevalier ?

LA COMTESSE.

Le Chevalier croira,
Que c’eſt encor icy quelques traits d’Opera.

LE CHEVALIER.

Helas ! que voulés vous que je penſe Madame,
Quand vous tardez toujours à couronner ma flamme ?
Je ne ſuis point tranquile, & ne puis vivre heureux,
qu’au moment que l’hymen nous unira tous deux.

L’ACTRICE.

Madame il faut ſe rendre & ſa raiſon eſt bonne ;
Imités croyez-moy, Madame la Barone,
Comblés du Chevalier & l’amour & les vœux,
Cela peut pour moy même eſtre, un augure heureux,
Et crois ſi je voyois ce double Mariage,
Que j’en joüerois demain avec plus de courage.

LA BARONE.

Vous vous aimez tous deux, hatés ce doux lien,

LA COMTESSE, en chantant

Helas ! que ſon amour eſt different du mien ;
Mais je me ſacrifie à ſon humeur jalouſe ;