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Page:Poitevin - La beauté du cheval.djvu/23

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des grandes villes de nombreux chevaux pouvant à peine se tenir, tant leurs membres, usés de bonne heure, sont couverts de tares de toutes sortes ; et néanmoins on les voit traîner, clopin-clopant, des voitures d’administration, par cela seul que leur père les a doués de cette vigueur de volonté dont j’ai déjà parlé. Ces chevaux, qui sont pour la plupart des produits irrationnels de croisements anglais, pèchent par une constitution insuffisante ; mais ils ont hérité de leur père de cette énergie qui les caractérise si bien, et qu’on ne saurait mieux qualifier que du nom de morale. Sous l’excitation pure et simple de la volonté, leur œil s’injecte et s’anime ; ils vont jusqu’à la fin sans consulter leurs forces, et meurent plutôt que de céder. Il faut donc rechercher cette expression de physionomie chez le cheval, quel que soit l’usage auquel on le destine, et si elle est jointe à tous les autres caractères appropriés aux exigences d’un service spécial, on aura un cheval de premier mérite pour ce même service. Ce serait une erreur de croire que cette qualité se rencontre seulement dans les sujets de race distinguée ; car, si elle est pour ainsi dire un attribut constant de ces derniers, on la rencontre assez fréquemment chez les chevaux de race commune, et bien que dans tous les cas elle n’y soit pas jointe aux conditions que la beauté zootechnique implique, elle n’en constitue pas moins une qualité appréciable, et on le comprend avec d’autant plus de facilité, qu’il n’y a pas d’emploi pour le cheval dans lequel une physionomie intelligente et une vue nette ne soient d’une importance majeure.

La beauté absolue de la tête telle que je l’ai fait connaître, peut ne pas être impérieusement nécessitée dans tous les services que le cheval est appelé à remplir, mais elle n’est jamais nuisible, et, quand elle existe, on doit toujours la considérer comme précieuse.

Je pense avoir assez longuement insisté sur les beautés que