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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/10

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Ah ! pourquoi loin de toi, quand ma voix te réclame,
Dois-je boire à la coupe où ta lèvre plongea !
Elle est encore pleine, et tu la fuis déjà ?
Ton âme, désormais, n’est-elle point mon âme ?
Reviens, car les instants qui nous ont réunis,
Ont noué de nos cœurs la chaîne inséparable ;
Chaque anneau s’est fermé sous ta main adorable,
Et Dieu nous a bénis.

N’entends-tu pas jaser les échos sur les grèves,
Où nous allions souvent nous tenant par la main ?
Ces jours nous ont-ils fuis sans même un lendemain ?
Ne nous dirons-nous plus nos espoirs et nos rêves ?
Leur fis-tu tes adieux après m’avoir charmé ?
Ne te souvient-il plus, oublieuse compagne,
Des fleurs que nous cueillions aux pieds de la montagne
Un soir du mois de mai ?