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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/9

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Je te dirais alors ce que je pense, chère,
En contemplant l’espace et les voutes d’azur,
Où l’étoile scintille, ainsi que ton œil pur,
Et dans l’ombre répand le rêve et le mystère.
La ville a suspendu ses grands bruits, ses émois,
Et tandis que tout dort, que le sommeil soupire,
Dans le fond de mon cœur, comme un doux son de lyre,
J’entends vibrer ta voix.

Elle me dit des mots que ta lèvre craintive
A déjà prononcés, quand nous étions tous deux,
Assis l’un près de l’autre, écoutant les flots bleus
Que le vieux saint-Laurent repoussait sur la rive ;
Ces mots que le bonheur semble ravir aux cieux,
Pour dire aux jeunes cœurs quelque chose de l’ange,
Qui les bercent ravis dans une joie étrange,
Un chant mélodieux !