Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/107

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Telle hésitant encor dans la nue enflammée,
La foudre gronde au loin, et rappelle aux mortels,
Que la puissante main du Seigneur est armée ;
Et soudain, ébranlant les confins éternels,
Tombe et s’abat terrible aux pieds de l’incrédule ;
Celui-ci lève au ciel un regard scrutateur,
Et pâle, et tout tremblant, de désespoir recule,
En s’écriant, vaincu : « Toi seul est grand Seigneur ! »

Mais dans les fers, hélas ! ô sublime pontife !
Tu demandes en vain ta juste liberté,
Tu pleures sur les fils de l’infâme Caïphe,
Qui bravant le Seigneur, l’abreuvent d’impiété.
L’Europe s’en alarme, et pourtant, ses grands maîtres,
Ne sentant plus couler dans leur cœur refroidi,
Le sang pur, généreux, de leurs nobles ancêtres,
Désertent l’Étendard que l’enfer a maudit.