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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/116

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J’ai vu flotter, déjà, plus d’une chère épave,
Portant des noms connus, des noms de joyeux gars,
Quand l’océan se calme, une vague les lave,
Mais l’écume aussitôt les cache à mes regards.

Ainsi que moi, hélas ! sur cette mer perfide,
Ils ont cherché des ports sans cesse fugitifs :
Leur voile était trop large et leur barque rapide,
S’est brisée en laissant ses débris aux récifs.

Où vais-je, et quel destin me conduit à cette heure ?
Sous l’œil de l’Infini je vogue au gré du vent :
Peut-être est-il, là-bas, des lieux où nul ne pleure,
Des rivages fleuris où le bonheur m’attend.