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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/115

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Le ciel était si pur et l’onde si sereine,
Qu’il me tardait de voir disparaître les bords ;
Là-bas, comme attiré par un chant de sirène,
Je voulais faire aussi vibrer mes gais accords.

Six ans se sont enfuis, depuis qu’en ma folie,
J’ai quitté ton enceinte, ô mon Alma Mater !
Ma voile en frémissant, attristée, affaiblie,
Au souffle du midi, s’avance sur la mer.

J’ai vu plus d’un naufrage et plus d’une misère ;
La tempête a souvent surexcité les flots ;
Les bruits qui m’enivraient dans ma gaité première,
Se sont plus d’une fois perdus dans les sanglots.