Aller au contenu

Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


En vain se réveillant au bruit de la tempête,
Elle ajoute une page aux exploits des aïeux.
Un des plus beaux joyaux qui décoraient sa tête,
Se détache soudain et tombe sous ses yeux.
Cette perle, en tombant, d’un vif éclat rayonne,
Comme un astre qui fuit sans espoir de retour…
Réveille-toi, ô roi ! ajuste ta couronne
Qui perd cent cinquante ans de gloire en un seul jour !

Ta puissante rivale en a fait la conquête !
Sa main qui tant de fois s’est plongée en ton sang,
Avide de vengeance, à travers la tempête
Qui gronde et fait trembler tout le vieux continent ;
Cette main qu’enchaîna la main de tes ancêtres,
Qui souvent, suppliante, implora leur pardon,
Aujourd’hui méprisant ceux qui furent ses maîtres,
Superbe, ose enlever une perle à ton front !…