Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/125

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Cesse, cesse tes chants, conquérante superbe.
La rare que ton bras étreint en sa fierté,
Un jour, verra ses fils couvrir ainsi que l’herbe.
Ce sol qu’elle a rempli de sa fertilité,
C’est en vain qu’exerçant tes implacables haines,
Tu penses voir un jour son ultime soupir.
Le sang fécond et pur qui coule dans ses veines
Est un sang immortel qui ne sait point tarir.

Quand ils voyaient sur elle éclater un orage,
Et de ses jours bénis vaciller le flambeau,
Ses ennemis riaient ; mais reprenant courage
Elle brillait soudain au bord de son tombeau.
Le ciel a mis en toi sa plus chère espérance,
Ô ma patrie ! il veut que docile à ses lois,
Tu sois au Nouveau-Monde une seconde France,
Mais la France des lis, la France d’autrefois.