Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/124

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Pendant cent cinquante ans, dans la vaste Amérique,
Se moquant des dangers, elle allait son chemin ;
Vivant toujours partout d’une vie héroïque,
Toujours fière et debout, toujours le glaive en main…
Par-delà l’Océan, dans son amour immense,
— À l’ombre du drapeau glorieux de la foi, —
Elle voulait donner, en jetant ta semence,
Un grand peuple à ton Dieu, des sujets à ton roi.

Mais, hélas ! c’en est fait de ces rêves sublimes !
Pour la vaincre, Albion fait les derniers efforts,
Couvre de ses soldats chacune de ses cimes,
Puis s’attaque avec rage aux débris de ses forts…
Elle succombe enfin cette vaillante race
Après bien des combats et de nobles revers ;
Albion de ses bras la saisit et l’enlace
Et chante son triomphe en d’orgueilleux concerts.