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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/138

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Sous les pleurs de l’aurore et les rayons du jour,
Qui donnent à leurs sœurs l’existence et la joie,
On les voit tendre en vain leurs doux bras de velour
Demander un baiser au zéphyr qui les broye.

Tandis que tout sourit et chante sous le ciel,
D’où vient donc que leur sein pâlit et s’étiole ?
Quel souffle les atteint, et quel destin cruel
Se plait-il à flétrir leur candide corolle ?

En serais-tu jaloux, ô Dieu qui les semas
Sur le chemin de l’homme, où plane le mystère ?
Est-ce pour les ravir à nos impurs climats,
Les trouves-tu, mon Dieu, trop pures pour la terre ?