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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/140

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Notre barque, en tremblant, vogue au sein des récifs ;
À peine, dans le ciel, quelques pâles étoiles,
Nous laissent voir des ports sans cesse fugitifs,
Des rives que jamais ne toucheront nos voiles !

Et nous allons ainsi, poursuivant l’incertain,
Prenant pour le réel, ce qui n’est qu’un mirage,
Jusqu’à ce que lassés, à la voix du destin,
Nous allions jeter l’ancre à l’éternel rivage.

Sous une même loi, l’enfant et le vieillard,
Dans un linceuil commun, doivent mêler leur cendre,
Tous deux, ils ont au cœur, le germe de la mort,
L’un et l’autre, à la tombe, un jour doivent descendre !


Mars, 1893.