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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/36

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De leurs cris insolents, les échos sont remplis,
Et chargé de vengeance et d’implacables haines
Leur drapeau, sous la brise, ouvre ses larges plis,
En insultant au sang qui coule dans nos veines.
En entendant rugir le cruel Léopard
Que la France, cent fois, roula dans la poussière,
Élevant vers le ciel son sublime étendard,
La Patrie emboucha la trompette guerrière.

Aussitôt, rayonnante et pleine de fierté,
Joyeuse jusqu’aux pleurs, prête à mourir pour elle,
En jetant aux échos l’hymne de liberté,
S’avance, l’arme au bras, sa cohorte immortelle.
L’Acadie avait vu ses enfants exilés ;
Opprimée et trahie, en sa douleur immense,
Elle fixait les yeux sur ses champs dévastés,
Et demandait au ciel l’heure de la vengeance ;