Aller au contenu

Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Furieuse, elle accourt aux champs de Carillon,
Bondit comme une hyène aux flancs percés de flèches ;
Arrêtez, fiers Anglais — halte-là, Albion !
Et roule épouvantée en ton sang que tu lèches.
Montcalm, Montcalm est là ; sous les coups de son bras
Tes enfants interdits courbent leur tête altière.
Honneur à toi Montcalm ! honneur à tes soldats !
Vous êtes bien les fils de la France guerrière —
Mais, hélas ! ces succès affaiblissent ton sang,
Ô ma chère Patrie ! il coule de tes veines,
Il a rougi les plis de ton vieux drapeau blanc,
Il inonde tes champs et tes fertiles plaines…

Sur les bords éloignés du fleuve Saint-Laurent,
Comme autrefois l’hébreux sur les bords de l’Euphrate,
Elle tend, mais en vain, ô spectacle touchant !
Ses bras ensanglantés devers sa mère ingrate ;