Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Espère, ô Canada, ton astre brille encor !
Tes remparts sont conquis, ta blessure est immense,
Mais de tes défenseurs, le dernier n’est pas mort,
Et ce n’est qu’avec lui que meurt ton espérance.

Lorsque dans la nuit sombre, au sein de l’océan,
Ballotté par les flots et la noire tourmente,
Le navire éperdu, dans le gouffre béant,
Plonge, et reçoit le choc de la houle écumante ;
Quand sa voile gémit, et que nul astre aux cieux,
N’apparait pour guider sa marche dans l’orage,
Si soudain, dans l’espace, un phare lumineux,
Lui montre au loin le port et dessine la plage,
L’équipage sent naître en son âme l’espoir ;
Puis oubliant la nuit et la vague cruelle,
Chacun offre son bras où parle le devoir,
Et bénit du regard le phare qui l’appelle.