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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/42

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Vois flotter sur nos forts, et nos tours, et nos murs,
Le drapeau d’Albion couvrant le Nouveau Monde ;
Entends les bruits confus et les tristes murmurs
Que le grand fleuve enfante et roule dans son onde ;
C’est l’écho de ton nom qui porte à l’avenir
La chute de ta gloire, aux plaisirs sacrifiée,
C’est d’un peuple brisé, le suprême soupir,
Qui va frapper au seuil de notre destinée.

Ce sont les chants d’orgueuil d’un cruel ennemi,
Qui se mêlent hélas ! aux sanglots de nos femmes ;
C’est le deuil remontant plus d’un siècle et demi,
Et qui de nos martyrs, fait soupirer les âmes.
C’en est fait, France, adieu !… Mais que dis-je, ô Lévis !
Ton armée est debout, et ton bras qui menace,
Libre, provoque encor les oppresseurs surpris,
Qui dans Québec détruit, promènent leur audace.