Aller au contenu

Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il n’est plus, sur nos bords, le farouche sauvage
Qui du sang de la France inonda notre sol.
L’Anglais nous tend la main, et l’écho du rivage,
Aux accents de vos voix, Français, reprend son vol ;
Il va dans chaque tombe, où sommeillent nos pères
Qui tombèrent jadis sur le champ de l’honneur,
Et cherche à ranimer leurs mânes tutélaires,
Pour crier avec nous : « France, à toi notre cœur ! »

Le temps a respecté leur auguste mémoire ;
Ils ne sont plus, mais nous qui nous en rappelons,
En lisant leurs exploits aux pages de l’histoire,
L’orgueil national illumine nos fronts.
Frères, ainsi que vous, fils d’une même mère,
Nous parlons votre langue, aimons le même Dieu ;
Si le règne français, hélas ! fut éphémère,
Si trop tôt, au drapeau, nous dûmes dire adieu,