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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/63

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Nous nous en consolons, quand la voix du Vieux Monde
Vient saluer en nous des cœurs toujours français
Et sur ses bords lointains où notre espoir se fonde,
Nous vieillirons ainsi sans devenir anglais.
Un jour, quand sur nos fronts, planait la tyrannie,
Et qu’une main de fer étouffait nos efforts,
Un faux prophète crut, si proche l’agonie,
Que ces mots de triomphe ébranlèrent nos forts :

« Les derniers rejetons de la race bretonne,
« Demain, verront leur sang s’éteindre en sa fierté,
« Et nous, fils d’Albion, gloire de sa couronne,
« Nous foulerons aux pieds leur immortalité !…
Mais le ciel où nos cœurs cherchaient leur espérance,
Qui toujours sûrement nous guida par la main,
Répondit : « tu vivras fils ainé de la France,
« Marche à pas de géant, j’éclaire ton chemin ! »…