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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/77

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Il porte encore au Saint-Laurent
Le tribut de ses ondes blanches,
Mais je n’y vois plus, jeu d’enfant,
Nos petits radeaux faits de branches.
Ah ! combien nous prenions plaisir
À les voir plonger dans l’écume,
Se délier, et puis s’enfuir,
Les branches, à travers la brume.

Ainsi, nous avons vu les jours
De notre éphémère jeunesse
Nous échapper, et dans leur cours,
Creuser un sillon de tristesse.
Mais, là-bas, sur les verts côteaux,
Je vois la maison paternelle !
Tout est désert, seuls, les moineaux
Y font entendre leurs bruits d’aile.