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Polichinelle

gende dorée, comme une suite d’enluminures joyeuses destinées à d’enfantins émerveillements : Le fait certain c’est que ces joyeuses petites bâtisses blanches et rouges, agrandissement de l’ancienne boîte oblongue que charriait dans une brouette l’ancien montreur de marionnettes, que ces petits théâtres qui avaient succédé aux chariots de Thespis en miniature de tant de traîne-la-patte fantaisistes, et qui attiraient vers leurs chaises tant d’enfants et aussi de jeunes mères, aux Tuileries, aux Champs-Élysées, au Luxembourg, que ces auvents de rire clair ont disparu. La splendeur d’un établissement sédentaire ne convenait sans doute plus à ces naïfs spectacles.

Le montreur de marionnettes s’est enfui vers d’autres professions, comme son voisin de naguère, le magnifique marchand de coco qui faisait, ter lin lin tin, à la fraîche, à la fraîche, comme ce chapeau chinois ou homme orchestre, ce superbe assemblage des tambours guerriers, des cymbales retentissantes et des petites clochettes, exotiques comme celles qui tintinnabulent aux toits des pagodes d’Extrême-Orient. Leur ancien voisin, qui leur survit quelque peu, le propriétaire du manège de chevaux de bois, n’est-il pas contraint de