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Page:Polignac - Poésies magyares, Ollendorff, 1896.djvu/29

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Dix siècles de souffrance ne méritent-ils pas
La vie complète ou bien la mort ?

Se pourrait-il que tant de cœurs
Aient en vain versé tout leur sang ?
Que tant d’âmes fidèles aient souffert
En vain, brisées pour la patrie ?

Se peut-il que tant de génies, de forces,
De volontés si saintes
Se consument sans résultat
Sous le poids des malédictions ?

Il faut qu’il vienne, il reviendra
Le temps meilleur, que demandent
En soupirant, les ferventes prières
De centaines de milliers de lèvres !

Ou bien… qu’elle vienne, s’il le faut,
La mort sublime et grandiose
Où la race entière écrasée
Aura la même sépulture !

Et les peuples entoureront
Ce tombeau de toute une race,
Dans les yeux de millions d’humains
Brilleront des larmes de deuil.

Sois inébranlable et fidèle
À ta patrie, ô Magyar !
Elle te fait vivre ; si tu tombes,
Sa poussière te recouvrira.

Dans le vaste monde, hors d’ici
Il n’est pas de place pour toi ;
Heureux ou malheureux
Il te faut y vivre, y mourir.