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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/17

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La beauté qu’admirent nos yeux ;
Que l’amitié, dans une femme,
Toujours sœur de la vanité,
Vain météore, éclair sans flamme,
Meurt où naît la rivalité.
Tu connaîtras cet art suprême
De déguiser tout ce qu’on est ;
De sembler fuir ceux que l’on aime,
Et de sourire à ceux qu’on hait ;
Ces demi-mots, ce froid silence,
Ces regards faux ou détournés,
Ces gestes seuls, dont l’éloquence
Vaut mille traits empoisonnés ;
Ce fiel brûlant de l’ironie,
Qui des prestiges de la vie
Aime à sécher toutes les fleurs,
Et la haine, et la jalousie,
Et les dédains, et les aigreurs,
Et cette aride indifférence,
Qui passe, et laisse l’innocence
Sous les pieds de ses oppresseurs !….