Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/32

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J’ai voulu te cacher ma peine ;
Mais tu lis trop bien dans mon cœur ;
Tu sais trop que ma gaieté vaine
N’est qu’une flamme sans chaleur.
Le désespoir a beau sourire,
Sa gaieté ressemble au délire,
Son calme au calme du tombeau ;
Dans ses fers il s’agite, il chante ;
Mais les sons que sa bouche enfante
En son âme n’ont pas d’écho.

J’ai cherché le bruit, la poussière,
Les jeux, l’air brûlant du plaisir ;
Mais cette fièvre passagère
M’a fatigué, sans me guérir.
L’éclat du jour, le bruit du monde,
Peut de mon âme vagabonde
Eloigner un moment tes traits ;
Mais sitôt que le jour s’achève,
Comme une étoile qui se lève,
Avec la nuit tu reparais.