Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/33

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Planant dans l’ombra sur ma couche,
Un rêve à moi t’offre soudain ;
Ma bouche en feu presse ta bouche,
Mon sein brûlant bat sur ton sein ;
Nos vœux, nos soupirs se répondent,
Nos doux haleines se confondent,
Je suis, je presse le bonheur,
J’y touche enfin ! — Trompeuse image !
C’est l’air, le vide, un froid nuage
Que j’ai serre contre mon cœur !

Las du bruit de la multitude,
J’ai fui les hommes et le jour ;
Mais il n’est point de solitude
Pour celui qu’a blessé l’amour.
Dans le désert, dans le silence,
Il est pour lui, malgré l’absence,
Un son de voix persécuteur,
Un œil brillant, que rien n’efface,
Une ombre, qui toujours se place
Entre la nature et son cœur.