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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/35

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J’ai vu des femmes, dont ma lyre
Avait su captiver le cœur ;
J’ai vu des yeux, dont le sourire
Semblait m’inviter au bonheur.
Mais, dédaigneux de sa conquête,
J’ai passé, sans lever la tête
Vers l’étoile qui m’avait lui ;
Astre éphémère, de sa flamme
Il n’a fait qu’effleurer mon âme,
Et n’a laissé qu’ombre après lui.

Enfant volontaire et bizarre,
Au bien présent fermant les yeux,
C’est quand l’abîme nous sépare,
Que je l’appelle de mes vœux.
Des fleurs qui croissent dans la plaine
Vainement l’amoureuse haleine
M’invite à les venir chercher ;
Je fuis, je cours, dans mes caprices,
Poursuivre au bord des précipices
La fleur sauvage du rocher.