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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/41

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Que j’aimerais, dans ta voix familière,
Dans tes regards, de moi seul entendus,
A retrouver l’image, toujours chère,
D’êtres, de lieux, de temps qui ne sont plus !

Comme l’on voit deux filets d’une eau pure,
Longtemps forcés de séparer leurs cours,
Dans un désert, sous l’œil de la nature,
Se retrouver et s’unir pour toujours ;

Tels, entourés d’une foule importune,
Dans ce désert, tous les deux ignorés,
Nos cœurs, unis d’une étreinte commune,
Se sentiraient l’un vers l’autre attirés.

Ce monde vain, dont la voix mensongère
Trop fréquemment t’entraîna loin de moi ;
Ce mur jaloux., qui m’ôtait la lumière,
Ne serait plus entré mon aîné et toi.