Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/54

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Tu n’as pas vus souillés par l’Ironie impure
Les rêves vrais ou faux, qui charmaient ton esprit,
Enthousiasme, amour, beau, vérité, nature,
Tout ce que l’âme enfin cherche, admire ou chérit.

Et qu’importe, après tout, qu’une tourbe ignorante
Ose outrager les dieux que tu sers dans ton cœur,
Si tu ne l’entends pas, si sa voix dénigrante
N’est pas là pour flétrir, pour glacer ton ardeur ?

Ah ! mieux vaut le repos et sa monotonie,
Qu’un mouvement sans but, sans chaleur, sans transport ;
Mieux vaut, pour une oreille avide d’harmonie,
Un silence éternel que mille sons discords.

Ami, puisqu’il le faut, suivons l’arrêt suprême ;
Marchons séparément où le sort nous conduit.
Nos sentiers sont divers, mais leur but est le même,
Et pour nous y guider même étoile nous luit.