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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/63

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Le front nu, le regard levé vers les étoiles,
Sous l’abri d’un laurier le dieu s’est étendu,
Et son œil enivré cherche à percer les voiles
           Du ciel qu’il a perdu.

Ses doigts courent sans but sur sa lyre incertaine ;
Errant de corde en corde, il prélude longtemps,
Puis, tout à coup, cédant au transport qui l’entraîne,
           Il exhale ces chants :

« Que voulez-vous de moi, visions immortelles ?
« Douloureux souvenirs, ineffables regrets !
« Que voulez-vous ? pourquoi m’emporter sur vos ailes
           « Aux célestes palais ?

« J’entends encor le bruit de leurs fêtes brillantes ;
« Sous ces lambris d’azur, d’où me voilà tombé,
« Je sens, j’aspire encor les vapeurs enivrantes
           « De la coupe d’Hébé.