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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/64

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« Je vois les dieux assis sous les pieds de mon père !
« Je les vois, de son front contemplant la splendeur,
« L’œil fixé sur ses yeux, brillants de sa lumière,
           « Heureux de son bonheur.

« Même vœu, même soin, même esprit les anime.
« Chacun d’eux, l’un de l’autre écho mélodieux,
« Sait comprendre et parler cette langue sublime
           « Qu’on ne parle qu’aux cieux.

« Mais moi, qui me comprend dans mes chagrins sans nombre,
« Qui peut sentir, connaître, alléger ma douleur ?
« Hélas ! pour compagnon je n’ai plus que mon ombre,
           « Pour écho que mon cœur.

« Ces pâtres ignorants à qui mon sort me lie,
« Bruts comme les troupeaux qu’ils chassent devant eux,
« Peuvent-ils deviner d’une immortelle vie
           « Les besoins et les vœux ?