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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/76

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Mon amour fut pareil au léger météore,
Au bourgeon nouveau-né qui n’a vu qu’un matin.
Ah ! du moins, rien en moi n’a souillé ton image ;
Et ne vaut-il pas mieux voir se briser la fleur,
Avant qu’un vil insecte ait flétri son feuillage,
Et de son frais calice altéré la blancheur ?

Reste, reste en mon sein comme en un sanctuaire,
Dont nuls désirs grossiers n’osent franchir les murs ;
Sois toujours, pour mon cœur, un rayon qui l’éclaire,
Un ange qui l’invite à des pensers plus purs !
Quand la soif de l’amour, m’embrasant de sa flamme,
De mon sang tourmenté fera bondir les flots,
J’appellerai de loin ton souffle sur mon âme,
Et sa douce fraîcheur me rendra le repos !