Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/87

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J’ai vu, du haut des rocs diserts,
Fondant sur ces débris funestes,
L’aigle sauvage, dans les airs,
En emporter les tristes restes.
Il s’envolait, et les échos,
Se renvoyant son cri sublime,
Semblaient insulter aux bourreaux
Qu’il dépouillait de leur victime.

Ronge ce crâne encor sanglant !
C’est celui d’un chef intrépide :
Ton courage en sera plus grand,
Ton aile en sera plus rapide !
Ronge, ronge, aigle généreux ;
Il vaut mieux te léguer sa vie,
Que servir de pâture aux yeux
De ces vautours de la patrie.