Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/282

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« C’est vous, laissez-moi vous le dire.
Qui n’êtes du tout sérieux.
En vérité, je vous admire.
Et quoi ! vous voilà furieux,

« Parce que, depuis des semaines,
Le Soleil ne s’est pas montré !
Mais, malheureux énergumènes,
Doit-il donc luire à votre gré ?

« Vous autres, terriens, en masse,
Vous ne vous doutez pas que si
Le Soleil vous fait la grimace.
C’est pour les raisons que voici :

Au temps heureux des premiers âges,
C’était un dieu des plus puissants,
Ayant ses pontifes, ses mages,
Dont il subodorait l’encens.

Et, pour se le rendre propice,
Chaque matin, au point du jour,
On lui offrait des sacrifices
Avec des prières autour.

Aujourd’hui, mufles que vous êtes,
Vous le traitez comme un hébreu.
Alors, il choisit ses planètes,
Et vous néglige quelque peu.